Le redressement productif par l'art ?

L'art source de revenus

Detroit se sépare de quelques oeuvres d'art pour combler une partie de son déficit en escomptant 900 millions de dollars dont la danse de mariage peinte par Bruegel l'ancien. Un rapport récent a évalué que, en France, la culture contribue sept fois plus au PIB que l'industrie automobile.

L'art source d'innovation et de bien-être

René Thom a écrit combien il serait plus judicieux d'investir dans l'innovation artistique plutôt que dans l'innovation technologique, pour éviter les impacts environnementaux et aux impacts liés aux catastrophes industrielles. Kevin Spacey a argumenté que non seulement un dollar investi dans l'art et la culture en rapportait trente, mais que la culture reste un facteur essentiel de développement de la société. Thom et Spacey montrent les apports matériels et immatériels de l'innovation artistique pour le bien-être de la société.

L'art source de vertu thérapeutique

En passant le long de la façade de l'hôpital Necker Enfants Malades, on peut voir des espaces verts intégrés et une fresque colorée dans une cour. L'art a-t-il une vertu thérapeutique en agrémentant le cadre ou en donnant à voir ? Un établissement de santé de Montpellier a été vivement critiqué en 2013 pour avoir acheté trois oeuvres d'art jugées moins essentielles que d'autres dépenses. La musicothérapie est utilisée pour améliorer le contact d'un individu avec son environnement (décidément Montpellier est en pointe sur l'art : elle dispose d'un institut sur ce sujet).

L'art source de redressement productif

Les élites françaises ont mollement apprécié le rapport évaluant la contribution la culture à la richesse nationale à égal avec l'agroalimentaire et beaucoup plus que l'industrie automobile. Les priorités éducatives ne servent que peu l'art et les élites sont souvent enclines à pondérer plus lourdement les sciences que les arts. Le redressement productif souhaité par la France doit-il s'appuyer sur la culture autant que sur l'industrie manufacturière ? Les élites qui en décident sont-elles prêtes à l'imaginer ? Quelles nouvelles entreprises et quels nouveaux métiers peut-on imaginer autour de l'art ?

arnaud delebarre

13 février 2014